Si la tendance se maintient… le prochain gouvernement de l’Ontario sera conservateur et majoritaire.
À dix semaines des élections provinciales, cette situation stratégique est loin d’être coulée dans le béton. Les dernières élections ontariennes et fédérales ont démontré que les campagnes électorales comptent et qu’elles peuvent réserver des surprises. Il est encore possible pour les libéraux de Dalton de McGuinty de renverser la vapeur et de remporter un troisième mandat, mais ils devront donner un sérieux coup de barre.
Pour l’instant, le sondage Forum Research publié le 30 juillet révèle une solide avance conservatrice. Chez les 2256 Ontariens interrogés le 27 et le 28 juillet, 38% ont l’intention de voter conservateur, 28% pour les libéraux, 24% pour les néo-démocrates et 7% pour les verts. Ces données sont exactes à plus ou moins 2.8% 19 fois sur 20.
Comment ces intentions de vote provinciales se traduiraient-t-elles en sièges à Queen’s Park? La firme de sondage n’offre pas de réponse, mais risquons une projection basée sur un modèle grossier. Soustrayons les intentions de vote actuelles des résultats provinciaux de chaque parti lors les élections de 2007. Cela donne une indication du mouvement d’opinion dans la province : +7,23 (NPD), +6.38 (CON), -1.02 (PV) et -14,25 (LIB). Appliquons ces tendances aux résultats de 2007 dans chaque circonscription et voilà, nous obtenons une projection de sièges.
Les détails sont disponibles ICI, et ils sont fort intéressants. Ils prédisent un gouvernement conservateur majoritaire détenant 64 sièges, des libéraux réduits à 26 sièges et des néo-démocrates grimpant à 17 sièges.
Selon ce modèle, Tim Hudak et Andrea Horwath se feraient élire sans encombre, mais Dalton McGuinty aurait du fil à retordre dans sa propre circonscription. Les libéraux perdraient la majorité des membres du Cabinet actuel, incluant Leona Dobrowsky (ministre de l’Éducation), Deb Matthews (Santé), Kathleen Wynn (Transports) et Sophia Aggelonitis (Revenu).
En contrepartie, les conservateurs réussiraient à faire élire quatre candidats vedettes : Jack McLarren (l’ancien président du Ontario Landowners Association), Rocco Rossi (l’ancien organisateur libéral fédéral et candidat à la mairie de Toronto), Donna Skelly (une animatrice de télévision locale) et Simon Nyilassi (le PDG de la société d’investissement Caldwell).
Les conquêtes conservatrices se feraient au détriment des libéraux. Elles se concentreraient:
Une majorité des circonscriptions provinciales s’aligneraient donc sur les circonscriptions fédérales. Le clivage observé à Toronto lors des élections municipales pourrait aussi se reproduire, alors que le centre-ville appuierait des plateformes centristes ou progressistes tandis que la banlieue voterait à droite. Ces projections suggèrent donc une triple hégémonie de la droite sur les gouvernements torontois, ontarien et canadien.
Le modèle utilisé ici est rudimentaire et doit être pris avec un grain de sel. Il ne tient pas compte de l’avantage électoral dont bénéficient habituellement les chefs de parti, les anciens ministres, les candidats sortants ou les candidats vedettes. De plus, les données révèlent une marge de victoire étroite (<5%) dans plus du quart des circonscriptions. Cela laisse beaucoup de place aux facteurs locaux et aux impondérables.
L’analyse sert quand même de signal d’alarme. Notre système politique confère énormément de pouvoirs aux gouvernants et le fédéralisme est leur principal contrepoids. Il permet à l’ambition de freiner l’ambition et limite les abus et la corruption qui résultent invariablement de la concentration du pouvoir. En élisant trois niveaux de gouvernements animés par un même agenda conservateur, les Ontariens perdraient ce contrepoids et mettraient tous leurs œufs dans leur même panier.
Tim Hudak se joindra-t-il à l’expédition de pêche de Steven Harper et de Rob Ford l’été prochain? Les électeurs Ontariens ont jusqu’au 6 octobre pour y réfléchir.
À dix semaines des élections provinciales, cette situation stratégique est loin d’être coulée dans le béton. Les dernières élections ontariennes et fédérales ont démontré que les campagnes électorales comptent et qu’elles peuvent réserver des surprises. Il est encore possible pour les libéraux de Dalton de McGuinty de renverser la vapeur et de remporter un troisième mandat, mais ils devront donner un sérieux coup de barre.
Pour l’instant, le sondage Forum Research publié le 30 juillet révèle une solide avance conservatrice. Chez les 2256 Ontariens interrogés le 27 et le 28 juillet, 38% ont l’intention de voter conservateur, 28% pour les libéraux, 24% pour les néo-démocrates et 7% pour les verts. Ces données sont exactes à plus ou moins 2.8% 19 fois sur 20.
Comment ces intentions de vote provinciales se traduiraient-t-elles en sièges à Queen’s Park? La firme de sondage n’offre pas de réponse, mais risquons une projection basée sur un modèle grossier. Soustrayons les intentions de vote actuelles des résultats provinciaux de chaque parti lors les élections de 2007. Cela donne une indication du mouvement d’opinion dans la province : +7,23 (NPD), +6.38 (CON), -1.02 (PV) et -14,25 (LIB). Appliquons ces tendances aux résultats de 2007 dans chaque circonscription et voilà, nous obtenons une projection de sièges.
Les détails sont disponibles ICI, et ils sont fort intéressants. Ils prédisent un gouvernement conservateur majoritaire détenant 64 sièges, des libéraux réduits à 26 sièges et des néo-démocrates grimpant à 17 sièges.
Selon ce modèle, Tim Hudak et Andrea Horwath se feraient élire sans encombre, mais Dalton McGuinty aurait du fil à retordre dans sa propre circonscription. Les libéraux perdraient la majorité des membres du Cabinet actuel, incluant Leona Dobrowsky (ministre de l’Éducation), Deb Matthews (Santé), Kathleen Wynn (Transports) et Sophia Aggelonitis (Revenu).
En contrepartie, les conservateurs réussiraient à faire élire quatre candidats vedettes : Jack McLarren (l’ancien président du Ontario Landowners Association), Rocco Rossi (l’ancien organisateur libéral fédéral et candidat à la mairie de Toronto), Donna Skelly (une animatrice de télévision locale) et Simon Nyilassi (le PDG de la société d’investissement Caldwell).
Les conquêtes conservatrices se feraient au détriment des libéraux. Elles se concentreraient:
- dans les villes de la Couronne de Toronto (Ajax-Pickering, Oak Ridges-Markham, Richmond Hills, Bramalea-Gore-Malton, Mississauga South, Mississauga Erindale, Brampton-Springdale, Brampton West, Etobicoke Centre, Etobicoke-Lakeshore, Pickering-Scarborough East, Scarborough Southwest, Scarborough-Guilwood);
- dans le Nord de Toronto (Don Valley West, Eglinton-Lawrence, Willowdale, York Centre);
- à Ottawa et dans l’Est de la province (Ottawa South, Ottawa West-Nepean, Ottawa-Orleans, Northumberland-Quinte West, Prince Edward-Hastings, Stormont-Dundas-South-Glengarry)
- à Kitchener et dans le Centre Ouest de la province (Guelph, Huron-Bruce, Kitchener Centre, Kitchener-Conestoga, Perth Wellington, Wellington- Halton Hills).
Une majorité des circonscriptions provinciales s’aligneraient donc sur les circonscriptions fédérales. Le clivage observé à Toronto lors des élections municipales pourrait aussi se reproduire, alors que le centre-ville appuierait des plateformes centristes ou progressistes tandis que la banlieue voterait à droite. Ces projections suggèrent donc une triple hégémonie de la droite sur les gouvernements torontois, ontarien et canadien.
Le modèle utilisé ici est rudimentaire et doit être pris avec un grain de sel. Il ne tient pas compte de l’avantage électoral dont bénéficient habituellement les chefs de parti, les anciens ministres, les candidats sortants ou les candidats vedettes. De plus, les données révèlent une marge de victoire étroite (<5%) dans plus du quart des circonscriptions. Cela laisse beaucoup de place aux facteurs locaux et aux impondérables.
L’analyse sert quand même de signal d’alarme. Notre système politique confère énormément de pouvoirs aux gouvernants et le fédéralisme est leur principal contrepoids. Il permet à l’ambition de freiner l’ambition et limite les abus et la corruption qui résultent invariablement de la concentration du pouvoir. En élisant trois niveaux de gouvernements animés par un même agenda conservateur, les Ontariens perdraient ce contrepoids et mettraient tous leurs œufs dans leur même panier.
Tim Hudak se joindra-t-il à l’expédition de pêche de Steven Harper et de Rob Ford l’été prochain? Les électeurs Ontariens ont jusqu’au 6 octobre pour y réfléchir.